Barbara B. expose au Café des Avenues à Lausanne

 

Le talent de Barbara B. s’est révélé très tôt, quand elle avait à peine trois ans. Déjà à l’école enfantine de Zürich, elle avait surpris sa maîtresse par des dessins de phoques et autres animaux marins. Dès son plus jeune âge, elle prenait son papier et ses crayons lorsqu’on l’amenait dans un musée. C’est ainsi que nous l’avons vue, toute petite fille, installée sur un tabouret devant une Sainte Barbara à la Vielle Pinacothèque de Munich. Dès le départ, ses dessins révélaient un sens plastique tout à fait surprenant.

Plus tard, à Pully, et surtout à Tallahassee, en Floride, elle acquit une maîtrise de plus en plus confirmée. De 1994 à 1997, ses portraits d’Indiens aux visages marqués par la défaite et la soumission, inspirés de photos historiques du XIXème siècle, étaient plus saisissants que les originaux.

Rentrée en pays de Vaud, elle s’est initiée à la gouache, à la peinture à l’huile, et à l’aquarelle. À l’huile, Barbara a d’abord inventé un style qui, bien qu’inspiré de Van Gogh, était très personnel. Puis, elle a su rendre des paysages enfouis sous d’épaisses couches de neige poudreuse, telle cette mystérieuse « Sortie en raquette » ; un « Vignoble sous la neige », fascinant par le rythme syncopé des murailles ; une aquarelle très justement intitulée « Brrr aux Rasses » ; des touchants « souvenirs de Grächen »; des charmants « Chalets en-dessus de Saas-Almagell » ; des « Dents du Midi » plus classiques ; une « Mer de brouillard » d’une profondeur insondable, des « Nuages » dont la perspective n’est soutenue par aucun artifice ; un « Arbre hivernal » dont les fines ramifications ressortent sur un ciel de plomb ; des « Vignes de Saillon » et une « Veille porte à Saillon » qui font pendant à la « Maison de Commune de Saillon » tout en finesse; de magnifiques coulisses ocres et des cyprès bleu-verts de Toscane ; des coquelicots d’une délicatesse infinie ; des bottes de foin dont la présence et la force n’ont rien à envier aux célèbres meules de Monet.

Il y a aussi nombre de paysages du Léman : un superbe rendu des vignobles en terrasse du Lavaux ; une vue plongeante depuis les hauteurs de Grandvaux vers le lac ; un coucher de soleil  dont la profondeur est magnifiée par quelques feuilles de vigne en premier plan ; un débarcadère qui ouvre sur un plan d’eau infini comme l’océan ; une charmante maisonnette ; des villages vignerons un brin cubistes ; et même une magnifique impression de Crêt Bérard, lieu d’une des plus belles expositions de Barbara.

Une aquarelle intitulée « Flic, Flaque, Floc » offre l’occasion de décliner la mystérieuse transparence de l’eau stagnante.  

En 2015, un séjour en Bretagne lui a permis de donner vie à un « Goéland » au saisissant regard d’une froideur toute océanique. Plus classique – car d’autres grands peintres s’y sont essayés – on reconnaît « Les Aiguilles du Port Coton ». Une « Déferlante de Vagues à Belle-Ile » se déroule sous un ciel menaçant ponctué d’un soleil aqueux. Une vue plus calme de la plage révèle les nuances du sable et les rouleaux paisibles de la mer. Ce thème trouve une forme encore plus achevée dans « Ecumes paisibles ». Le phare de la « Pointe des Poulains » semble bien solitaire dans le vide sidéral du froid paysage hivernal de Belle-Île-en-Mer. Tout cela donne envie non seulement d’acheter une oeuvre, mais de donner suite à l’invitation de l’artiste qui nous propose de peindre une composition sur commande.

                                                                                              GB

                                                                                         17 juin 2015 

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